En tant que personne peu sociale et avec des difficultés à exprimer le fond de ma pensée, le choix des mots est souvent difficile. Je sais ce que je veux dire, mais je ne sais pas comment l'amener.
En tant que personne de tempérament anxieux, j'ai souvent du mal à m'imposer dans une conversation, dans un contexte ou dans un milieu. Même auprès de gens que je connais. Très souvent ce sont les mots qui ont du mal à sortir.
Est-ce que si j'emploie ce mot, ça ne va pas déformer mes propos et ce que je veux dire ? Est-ce que si j'utilise cette expression, la personne va comprendre où je veux en venir ? Est-ce que ce que je m'apprête à dire ne va pas brusquer ni blesser mon entourage ?
Du coup, souvent je ne dis rien. Je me contente d'écouter, observer. Et parfois je dis des choses, pas trop insensées je crois. Et les gens s'amusent parfois de mes maladresses, comme quand j'emploie un mot pour un autre, ce qui m'arrive régulièrement à l'oral, encore plus avec la fatigue ou le stress. Certains semblent aussi rester un peu sur leur faim parce que j'ai fini de dire ce que j'avais à dire mais que je n'ai pas envie d'entrer plus dans la conversation, allant parfois jusqu'à me braquer si la personne insiste.
Le choix des mots m'est plus facile à l'écrit, même si parfois je butte, je bloque et je trébuche. Dans mes histoires que je me raconte, et que je transcris, je suis souvent bloquée sur un point de détail du récit. Ce n'est pas que je ne sais pas où je veux aller, souvent je visualise la scène suivante, je sais où je veux amener mes personnages, c'est que je ne sais pas comment le formuler correctement.
Cette semaine, pour Urgence Abyssale, je suis « bloquée » sur un choix de mot plus soutenu dans un contexte particulier. Grâce à Mastodon, vous avez été plusieurs à me faire des suggestions, à essayer de m'aider à dérouler cette bobine de lettres qui refuse, encore un peu, de céder totalement, je vous en suis vraiment reconnaissante. La conversation en question, si vous ne voyez pas de quoi je parle, est accessible sur le lien suivant : https://framapiaf.org/@anebuleuse/101692468780925317
Voici la phrase sur laquelle je buttais, et même si je ne suis pas encore pleinement satisfaite (spoil : je ne le suis jamais de toute façon…), je pense qu'elle exprime mieux ce que mon personnage cherche à faire passer comme message :
— Nous, Abysséens, existons et sillonons les mers et les océans depuis des millénaires, à l'instar de vous, Humains, qui existez et foulez les continents et les îles depuis des millénaires.
Oui, parfois je suis bloquée, mes pensées tournent souvent plus vite que mes doigts ou ma langue, du coup c'est un peu difficile, pour moi, de m'exprimer quand j'ai tout qui se bouscule et qui veut sortir en même temps, pèle mêle. Mais avec le temps, l'expérience, et votre soutien, je sais que je vais y arriver !
Mais pour ça, je dois arriver à bien choisir mes mots.
Le défi NaNoWriMo est déjà fini ? Mais ça passe trop vite ces trucs là quand on n'a pas tout le temps que l'on voudrait pour s'y consacrer ! Bref, c'est l'heure du bilan, et je vais essayer de dire des choses positives pour une fois ! Donc, le syndrome de l'imposteur, puisqu'il paraît que tu squattes un bout de ma psychée, tu restes dehors le temps que je discute avec mon lectorat, merci.
Un mois de défi, ça donne quoi ?
Ça donne beaucoup de mots ! Voici une petite liste :
- Prologue : 1 719 mots
- Chapitre I : 1 330 mots
- Chapitre II : 2 379 mots
- Chapitre III : 2 964 mots
- Chapitre IV : 2 406 mots
- Chapitre V : 3 888 mots
- Chapitre VI : 3 529 mots
- Chapitre VII : 3 451 mots
- Chapitre VIII : 2 663 mots
- Chapitre IX (non fini et non publié) : 1 697 mots
Soit un total de 26 026 mots.
Ce n'est pas forcément un gros roman, et comme vous pouvez vous en douter, il n'est pas fini. Ben oui, j'ai eu une idée juste avant le défi, du coup, je me suis peut-être, une fois de plus, précipitée !
(Hum, le syndrome, j'ai dit dehors, merci…)
Non, en vrai, je voulais me lancer sur une idée de départ sans fil directeur et voir comment, en écrivant au fil de l'eau (Huhu, "au fil de l'eau" ! Vous trouveriez ça drôle aussi si vous avez lu les chapitres ! Si si !) je pouvais en sortir quelque chose.
Et bien, je suis plutôt contente de moi dans l'ensemble ! Je me suis réellement attachée aux différents personnages, je me suis amusée à imaginer les différentes situations pouvant avoir lieu dans l'univers ainsi créé et essayer de me mettre à la place de différents types de personnalités. Un exercice un peu périlleux quand on est une inadaptée sociale. Mais j'ai adoré et je me suis amusée, c'est donc l'essentiel pour moi.
Ça m'a permis de constater que oui, j'aime écrire, l'exercice est difficile mais plaisant quand on voit que l'histoire se déroule, petit à petit, que les personnages se construisent, étape par étape, comment s'y prendre pour faire venir l'intrigue, pour essayer de décrire des lieux, des situations ou même des réactions et des ressentis. Bref, je savais déjà que le travail d'écrivain est difficile, mais j'y ai vraiment pris goût ! C'est peut-être un peu confus, toutes mes excuses, je jette les mots sur le clavier :-) !
Et maintenant, c'est quoi la suite ?
Dans un premier temps, je vais sans doute continuer d'écrire ce premier jet, puisque c'en est un, tout en peaufinant mes cartes mentales sur Framindmap. Je vais d'abord me concentrer sur le fond de l'histoire et continuer d'évoluer à mon rythme. Bien sûr, je vais tâcher de vous informer au fur et à mesure : sur mon blog, par des petits billets, mais également sur Framapiaf, par des petits messages courts. D'ailleurs, merci aux copains du hashtag MastoWriMo (Phigger, Eutrapelie, Anne Pavelle notamment), vous m'avez aidée à tenir jusqu'au bout dans ce défi, même si j'aurai préféré pouvoir écrire davantage chaque jour ! Vous êtes formidables et vos petits mots tout au long de cette aventure m'ont été d'une grande aide, si si !
Mais je ne vais pas forcément me contenter d'écrire, je vais aussi me documenter un peu plus pour améliorer mes descriptions de lieu tout au long de l'écriture. Si vous avez des lectures ou des documentaires à me recommander, n'hésitez pas !
Et une fois les brouillons finis, je mettrais au propre, je compléterai, j'améliorerais le tout, et, bien sûr, je ferais ce qu'il faut pour que vous puissiez au moins télécharger le PDF !
Et trouver un titre aussi, ça serait bien…
Après, ça ne veut pas dire que j'abandonne mes autres projets d'écriture ! Loin de là ! Non, non, je veux continuer d'écrire « Exode » et vous emmener en voyage avec moi ! Mais là aussi, il va me falloir de la documentation, sûrement plus que pour le défi de Novembre ! Je reviendrais peut-être vers vous dans un autre billet… quand j'en aurais le temps !
J'ai aussi commencé cet été à écrire un autre texte, plus dans l'univers heroic fantasy, je vous en parlerai plus un jour aussi !
Vaste programme !
Et encore, je n'ai pas parlé de revoir le design actuel du blog, afin qu'il soit plus accessible et moins tristounet. Mais j'avoue que je n'ai pas trop d'idées de comment m'y prendre pour le rendre agréable. Est-ce que je le fais moi-même ou est-ce que je lance un appel à l'aide à la communauté libriste pour avoir un peu d'aide sur le plan technique ? C'est que, quand c'est pour du personnel, je suis plus douée pour rendre le tout laid et peu présentable…
Et peaufiner mon carnet aussi. L'affichage n'est pas forcément terrible pour les chiffres romains, il faudra que j'améliore ça !
Bref. Merci de m'avoir lue jusqu'ici et merci de me soutenir dans cette formidable aventure. Même si nous ne nous connaissons pas :-) ! Et n'hésitez pas à me faire ne serait-ce qu'un petit coucou, ça n'a l'air de rien, mais ça encourage vraiment beaucoup à continuer, surtout en cas de gros doute !
L'hiver tirait à sa fin en cette belle matinée de Mars. Certains oiseaux migrateurs commençaient à repointer le bout de leur bec, profitant des dernières provisions de graines, laissées par les amoureux des animaux pour aider leurs congénères sédentaires à supporter le froid. De temps en temps une chatte poussait une longue lamentation, signant le début de la période des amours félines. Les premiers bourgeons, encore timides, commençaient à percer l'écorce des branches des arbres, lançant les festivités du renouveau, du retour, tant attendu par tous et toutes, du printemps. Mais malgré cela, il râlait.
Cela faisait la cinquième fois que son ordinateur redémarrait sans prévenir, installant pendant longtemps une simple mise à jour d'un logiciel quelconque. Il détestait vraiment quand Windows lui faisait ce coup-là, surtout que cette fois-ci il était lancé dans son récit. Il avait enfin réussi à trouver une idée pour avancer dans son roman, son « chef-d’œuvre » comme ses amis aimaient l'appeler, pour le taquiner. Sans doute espéraient-ils que cela l'aidait pour avancer dans son histoire. En fait, bien que sachant que ce n'était pas dit méchamment, ça le bloquait plus qu'autre chose et ça le frustrait.
Bon, cela faisait maintenant vingt minutes que cette foutue machine essayait, lentement, très lentement, d'installer un quelconque fichier dans un obscur recoin du disque dur. Et il en avait franchement marre.
Il se leva, poussa un long soupir d'exaspération, et s'éloigna de son bureau. Il se rendit dans sa cuisine, remplit sa cafetière d'eau et de café, puis appuya sur le bouton de démarrage. Comme pour se moquer de lui ou se payer sa tête, au choix, au moment même où il enclencha le bouton ON de sa machine à café, le courant sauta. Il maudit alors son foutu revenu de jeune écrivain qui ne lui permettait pas de pouvoir s'acheter un onduleur. Car évidemment, une coupure de courant signifiait que Windows devrait vraisemblablement démarrer en mode sans échec puis reprendre la dernière mise à jour. Un onduleur lui aurait au moins sauvé quelques précieuses minutes.
Il se rendit alors à son compteur électrique mais il n'avait pas disjoncté. Il se dirigea alors vers la fenêtre et regarda dans la rue, des fois qu'un de ses voisins lui donnerait une explication. La rue, habituellement grouillante de monde, était désespérément vide à cette heure de la journée. Un dimanche aussi, à quoi s'attendait-il ? Il se dirigea donc vers la porte d'entrée de son appartement, l'ouvrit, et appuya sur l'interrupteur de la lumière du couloir. Pas de lumière. Il s'agissait donc d'une panne générale.
Il referma sa porte et, sachant qu'il était déjà en retard pour rendre son premier chapitre à son éditeur, il estima qu'il n'avait déjà que trop perdu de temps. Il attrapa alors son bloc-notes et commença à vouloir écrire la suite. Oui mais voilà, cela faisait maintenant trois ans qu'il n'avait plus de crayons ni de stylos, il était devenu totalement accroc aux nouvelles technologies et ne passait plus que par elles. Il n'avait gardé ce bloc-notes que par accès de nostalgie. Il était maintenant mélancolique en se disant qu'il aurait peut-être pu avancer bien plus vite si il avait écrit son texte à la main, comme tous les écrivains le faisaient avant l'apogée de la machine à écrire. Il fouilla donc dans ses affaires, à la recherche de son précieux Graal, celui qui lui permettrait de coucher ses idées sur le papier. De tous les gadgets inutiles qu'il recevait dans les différentes conventions et les divers salons du livre qu'il avait visité, aucun n'était utile pour écrire à la main. Pas même un fichu crayon à papier.
Il chercha à allumer de nouveau la lumière du couloir, mais il y faisait toujours aussi sombre. Décidément, certains n'aiment pas le lundi, ce jour-là il se mit à détester le dimanche. Il se décida à s'habiller pour aller acheter un malheureux stylo billes et sortit. Il se ravisa après avoir marché sur quelques mètres en voyant l'heure déjà bien avancée de la journée. Avait-il vraiment passé plus de trois heures à chercher un stylo ? Non, il avait tout simplement passé plus de trois heures à se remémorer tous ses souvenirs de conventions et toutes ses soirées d’ivresse et de rigolade avec ses collègues auteurs, se racontant leurs propres expériences et déboires. Foutu pour foutu, il rentra chez lui, attrapa une boîte de cookies au chocolat, et piocha un livre au hasard dans l'un de ses cartons. Il faudrait vraiment qu'il songe à ranger un de ces jours, pensa-t-il. Il se mit donc à la lecture, espérant trouver quelques idées et un peu d'inspiration pour avancer plus tard dans son récit, prouvant ainsi à son éditeur qu'il n'était pas un incapable, et que, si, il était capable de coucher plus de deux phrases sur le papier.
Cela faisait à peu près une heure qu'il lisait « Dracula » de Bram Stocker quand il entendit un bruit étrangement familier : son ordinateur se mit à bipper. Ce bip caractéristique de l'ordinateur qui s'allume. Il posa précipitamment son livre et se remit alors derrière son écran, attendant le très connu logo du système d'exploitation à la fenêtre multicolore et se mit à crier de joie. L'ordinateur avait eu le temps d'installer la mise à jour et il finissait maintenant le paramétrage. Une étape un peu moins longue mais prometteuse pour son travail : il allait enfin pouvoir se remettre à écrire ! Une odeur agréable de café vint chatouiller son nez, il profita donc que son ordinateur était occupé à finir sa tâche pour se lever et se remplir un mug de bon café chaud et fumant.
Il put enfin se mettre à la tache, à plus de seize heures de l’après-midi, couchant sur le papier virtuel son idée géniale, faisant subir milles et uns tourments à son personnage principal. Il était enfin lancé et le feu sacré de l’écriture lui mis la cervelle en ébullition. Il écrivait une phrase, la corrigeait, l’effaçait, la reformulait, relisait l’un et l’autre paragraphe, écrivait un nouveau pavé de texte d’une traite sans s’arrêter, ne profitant de son café, froid, que pour relire et songer à une nouvelle phrase à taper. Il était bel et bien lancé et rien ne semblait pouvoir l’arrêter, sauvant furieusement son document à chaque phrase ou bout de phrase écrite, de peur qu’une nouvelle panne ne survienne !
Il était plus de quatre heures du matin quand il fut satisfait de son nouveau chapitre et l'envoya à son éditeur. Il était d'autant plus content de lui qu'il voyait maintenant comment continuer son histoire. Il savait où iraient ses personnages et quel serait le déroulé des événements à décrire. Il regrettait juste de n’avoir pas eu davantage de temps pour enchaîner sur le chapitre suivant. Sa journée avait été éprouvante, tant sur le plan physique que psychologique, mais là, il jubilait. En voyant l'heure, il se rendit dans sa chambre, tout heureux d'avoir pu faire la nique à sa journée de poisse et surtout à ses deux semaines de pages blanches. Il se coucha directement dans son lit, sans prendre la peine de prendre une douche ni même de se changer. Il était trop fatigué pour s'en soucier de toute façon. Il se tourna vers sa lampe de chevet, prêt à éteindre puis, au dernier moment, il attrapa l'objet qui reposait toujours sur son oreille droite, une sorte de grigri pour lui, et posa sur sa table, un stylo en parfait état de marche.
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